lundi 21 décembre 2009

Un merveilleux et terrifiant voyage dans le New-York du 19ème...

L’Aliéniste de Caleb Carr.

Editions Pocket 06/1999, 575 pages.

Résumé :New York, 1886. On retrouve un peu partout dans le quartier populaire du Lower East Side des cadavres mutilés d’adolescents. La police s’intéresse peu à l’affaire. Trois hommes vont donc unir leurs forces pour traquer ce nouvel avatar de Jack l’Éventreur : Théodore Roosevelt qui à l’époque n’est encore que préfet et ses amis John Schuyler Moore, journaliste, et Laszlo Kreizler, un aliéniste - on ne disait pas encore psychiatre - aux méthodes révolutionnaires… Ils vont essayer d’établir le profil psychologique du tueur pour le neutraliser. Mais leur adversaire est redoutable et les crimes s’accumulent. L’évocation de New York à la veille du XXe siècle est extraordinaire et l’intrigue passionnante.

Mon avis : Bon sang ! Si cela n’est pas une claque, je me demande bien ce que ça peut être ! Je ressors de la lecture de ce livre avec une difficulté rarement ressentie, j’ai bien du mal à détacher mes doigts des pages de ce livre, mes yeux de ses mots, mon coeur de ses personnages. Me voilà orphelin d’une histoire qui m’aura captivé de bout en bout, m’aura tenu éveiller des heures entières et qui s’arrête, malheureusement...

Quelle épopée merveilleuse ! Caleb Carr, non content d’avoir une écriture formidable, fluide et ôh combien envoûtante, nous entraine dans une aventure fabuleuse au coeur du New-York des années 1890, on suit le ballet incessant des fiacres, le mouvement perpétuel d’une foule déjà gigantesque, l’érection des bâtiments prestigieux d’une future métropôle, un essor considérable dans lequel se calque la corruption la plus totale. En effet, l’auteur nous convie sans détour possible à des descentes dans les quartiers les plus misérables de la ville, où la prostitution et le meurtre sont monnaie-courante, où les truands cotoîent les enfants des bordels. Et pour cause, un mystérieux tueur en série va s’en prendre tour à tour à de pauvres gamins androgynes qui se prostituent, laissant derrière lui des cadavres méconnaissables, mutilés avec une rare violence. La police fermera les yeux sur l’affaire (après tout il ne s’agit que d’immigrés !), mais le préfet de police, l’éminent Théodore Roosevelt s’en offusque et va dépêcher une équipe de spécialistes qui va oeuvrer dans le plus grand secret. On y retrouve Laszlo Kreizler, célèbre aliéniste controversé ; John Moore, journaliste chargé des affaires criminelles ; Sara, secrétaire du préfet et les frères Isaacson, deux policiers. Leurs méthodes sont révolutionnaires et vont nous emmener sur les traces d’un terrible tueur, aussi pervers que violent.

Avec ce livre, nous sommes à l’aube de ce qu’on appelera plus tard : le profilage. A partir des corps retrouvés, notre équipe de choc va parvenir à remonter la piste du tueur jusque dans son enfance, pour essayer de comprendre sa manière de penser, ses fantasmes et les origines de sa violence. Ce parcours est parsemé d’embûches et nous n’avons guère le temps de souffler. A l’allure des fiacres, l’enquête s’achemine vers une course folle contre la montre. De réussites en échecs cuisants, nous nous intégrons à part entière dans cette petite équipe (superbe effet, obtenu grace à la première personne du singulier durant tout le livre, c’est John qui relate cette histoire en l’écrivant). Il est difficile de ne pas s’attacher à ces personnages, tous caractérisés par des manières propres et des traits de personnalité bien distincts. Le tueur aussi vous surprendra ! J’en dis pas plus...

De rebondissements en rebondissements, ce thriller historique s’inscrit définitivement dans la catégorie des coups de coeur monumentaux de l’histoire du polar ! A prescrire d’urgence, sans attendre ! Enorme, gigantesquissimme, coup de coeur gargantuesque ! Mr Caleb Carr, je vous salue bien bas.

6 commentaires:

  1. Je n'ai plus qu'à te dire un grand merci, car avec ton très belle avis et le magnifique livre que tu nous présente, je ne peux pas résister à l'envie de le lire prochainement. Merci Monsieur.

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  2. C'est un grand plaisir pour moi que de t'avoir donné envie de lire ce livre, chère Malorie =D il me tarde que tu l'aies entre les mains et que tu m'en dises des nouvelles! Bisous.

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  3. Superbe avis comme je t'ai dit dans un autre petit coin. Un livre que j'ai lu et beaucoup aimé également. belle journée gentil monsieur.

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  4. Hihi ma Sue, apparemment ce livre fait l'unanimité parmi ceux qui l'ont lu =D Bisous.

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  5. Je me souviens d'avoir moyennement apprécié ce livre.

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  6. Bonjour, j'ai lu ce roman il y a plusieurs années lors de sa parution en poche. J'ai été éblouie aussi. Dommage que Caleb Carr n'en ai pas réécrit un aussi prenant. Du grand art. Bonne soirée.

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