lundi 18 janvier 2010

Dans l'intimité des Romains...

La vie sexuelle à Rome de Géraldine Puccini-Delbey.

Editions Tallendier, 02/2007, 380 pages.

Résumé : « Les sociétés modernes fondent leur conception de la sexualité sur la distinction biologique et reconnaissent trois catégories de personnes : les hétérosexuels, les homosexuels et les bisexuels. Or ces notions n’ont pas cours dans la Rome antique, où tout est affaire de statut social et de classe d’âge. Pour simplifier, les citoyens mâles pénètrent et ne sont jamais pénétrés, tous les autres sont pénétrables, dans des conditions et des proportions variables selon qu’il s’agit de matrones respectables, de coquettes libérées, de prostitués et d’esclaves des deux sexes.À quoi s’ajoute le cas très particulier des empereurs libidineux, comme Tibère, Caligula ou Néron.Il s’ensuit une morale et des comportements bien différents des nôtres, au reste difficiles à se représenter car, pour les Romains, la sexualité relève de l’intime et doit rester cachée. Géraldine Puccini-Delbey, forte de sa parfaite connaissance de la littérature latine, de Cicéron à Ulpien, parvient à faire parler les textes, et à démêler les possibles rapports entre la pratique sexuelle, le plaisir féminin et le sentiment amoureux.Là encore, rien n’est alors comme aujourd’hui. Ainsi la sexualité en dit long sur la culture et la société romaines, que l’auteur analyse et décrit sans aucune inhibition, mue seulement par la volonté de savoir et de comprendre. »

Mon avis : voici un livre fort intéréssant, sur un sujet intime et universel, où la recherche s’allie à la volonté de perçer le quotidien du citoyen de l’une des plus grandes puissances qui ait foulé cette terre : le Romain. En effet, leur conception de la sexualité, ainsi que leur vision des rapports sexuels, est en totale confrontation avec celle de nos sociétés modernes. Si, de nos jours, nous sommes divisés selon nos orientations et nos goûts sexuels, le citoyen romain, lui, définissait sa sexualité sur un plan purement social et hiérarchique. L’auteur nous propose, par rapport à ce changement radical de mentalité, un tour d’horizon complet de la sexualité à l’époque républicaine et impériale, sous toutes ses coutures. Des chapitres relativement bien documentés et intéréssants se penchent sur le rapport entre l’homme et la femme (et surtout la place de celle-ci dans la société romaine), les amours masculines ou bien les caractéristiques du vir romanum, le citoyen romain en tant qu’homme viril. Ce voyage au coeur de la sexualité d’un temps révolu est déroutant car il remet en cause toute notre conception moderne des relations intimes. Ainsi les termes d’homosexualité ou d’hétérosexualité n’existaient pas dans la langue, mais étaient perçus comme des comportements sexuels légitimes qui prenaient leur source dans la hiérarchie sociale et la confrontation des classes, entre le citoyen libre qui pénètre et les affranchis, esclaves ou prostitué(e)s qui sont pénétrés.

Agrémenté de quelques clichés de mosaïques et statues sur papier glacé, le livre offre un panorama (quoique bref, ce que nous pouvons regretter) concret de la sexualité, notamment avec les positions sexuelles privilégiées à l’époque, ou bien les représentations phalliques d’un Priape qui conjurait le mauvais sort.

En bref, un très bon livre, complet et détaillé, s’appuyant sur les textes de divers auteurs de l’époque mais surtout sur l’oeuvre d’Apulée. Si vous avez la curiosité, l’envie de vous changer les idées sur la question, ou tout simplement d’en apprendre plus sur cette formiable civilisation, n’hésitez pas à vous plonger dans La vie sexuelle à Rome.

dimanche 17 janvier 2010

Des nouveaux venus sur les étagères...

En attendant la fin de ma lecture du recueil La vie sexuelle à Rome, je vous fais part de mes nouveaux achats que je vais ouvrir durant ces deux semaines de vacances qui se présentent à moi:

*Seul le silence de R.J Ellory.

*Les mystères de Pompéi de Cristina Rodriguez.* Da Vinci Code de Dan Brown.

mardi 5 janvier 2010

Kaeso dans les rues de la cruelle Subure...

Meurtres sur le Palatin de Cristina Rodriguez.

Editions Du Masque, 11/09, 315 pages.

Résumé: Dans la Rome impériale, sous le règne de Tibère, on fait de bien étranges découvertes. Comme celle d'un cadavre, affreusement mutilé, sous la langue duquel on a glissé un denier. Paiement pour son passage aux Enfers ? Kaeso le prétorien, ami de Caligula et fils d'une prêtresse venue de Germanie, est chargé de l'enquête alors qu'il a déjà fort à faire. Outre protéger la famille impériale, il doit lutter contre la corruption des bas-fonds de la ville, se garder de la vengeance de ses anciens compagnons d'armes, et... fuir les assiduités de la malicieuse Concordia, sa ravissante cousine. Quand le mystérieux Apollonius, qui se prétend l'oracle d'Apollon, entre en scène, Kaeso est subjugué par sa beauté. Que cache vraiment cet éphèbe, qui a ses entrées dans la plus haute société romaine avide de sanglants combats de gladiateurs et de paris truqués ? Kaeso, flanqué de Io, son inséparable léopard, n'aura d'autre choix que de le découvrir.

Mon avis: Quelle agréable surprise que ce roman policier plongé en plein dans la Rome impériale! Très plaisant, bien mené et à l’intrigue bien rôdé, ce livre ravira les adeptes des thrillers historiques sur fond de corruption. Loin d’être un roman historique à proprement parlé (les détails sur la vie des romains de l’époque ne foisonnent pas mais se laissent plutôt deviner), ce roman suit l’enquête d’un prétorien, le séduisant Kaeso (et de son inséparable léopard, Io!), lancé sur les traces d’une sombre affaire de meurtres ritualisés qui va prendre une tournure politique inattendue. L’auteur nous mène dans le quartier le plus insalubre de la capitale de l’Empire- Subure - pour nous entraîner dans les jeux clandestins où le sang se verse sous des coups de monnaie exubérants, des paris illicites. La prostitution y est fortement ancrée, doublée de meurtres crapuleux, toute une ambiance de fête foraine macabre… à l’image même de notre société, l’homme moderne n’a vraiment rien inventé!

Agrémenté de personnages dynamiques- l’éphèbe Kaeso, la sulfureuse Victoria, la rusée Concordia, le cruel Marcus, le mystérieux Apollonius, etc…- ce livre vous embarquera assurément pour un voyage fascinant et machiavélique, où tous les ressorts d’un bon thriller sont présents.
Un personnage attirera immanquablement votre attention: le jeune Apollonius, oracle d’Apollon, mystérieux à souhait, qui va exercer son charme quasi surnaturel sur Kaeso… je n’en dis guère plus.

Sang, amour caché, sexe, argent, scandales publiques, pouvoir corrompu… tout vous est servi sur un plateau d’argent.

Je remercie Fée-Tish pour cette suggestion de lecture =D !

samedi 2 janvier 2010

Happy new year!


Tous mes voeux de bonheur en cette nouvelle année, en espérant qu'elle vous apporte joie, bonheur, santé, argent (eh oui, faut pas mal de sous pour acheter les livres !!!) et surtout beaucoup d'amour et d'amitié.
Cette année a été riche en lecture, j'ai fait la découverte d'auteurs dont je suis désormais totalement accro (Caleb Carr en est le parfait exemple! mais également Richard Montanari, Paul Auster ou encore Jean Diwo) et lu des bouquins qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire ( Les Dîners de Calpurnia, L'Aliéniste, La Trilogie New-Yorkaise...).

Bonne année 2010 !!! Je vous embrasse toutes et tous bien fort.

R'n'R Todd.