dimanche 27 juin 2010

Level zero ...

Moins que zéro de Bret Easton Ellis.

Editions poche 10/18, 10/05, 235 pages.

Résumé: « A Los Angeles, de jeunes gens de dix-huit ans à peine se retrouvent dans les lieux les plus chics de la ville. Ils méditent sur les derniers fringues à la mode, tout en s'informant des derniers plans dope. Pendant ce temps, les parents, éloignés des activités de leurs enfants, sont occupés et stressés par leurs boulots, leurs maîtresses ou leurs psychiatres... » (résume de la librairie Mollat)

Mon avis: Bien loin du milieu des psychopathes en puissance (American Psycho), Bret Easton Ellis nous offre ici un tableau désespéré de la jeunesse américaine, dans un lieu propice à tous les vices et excès, Los Angeles. On suit les pas d’un jeune adolescent de 18 ans à peine, nommé Clay , qui vient de rentrer pour quelques semaines en Californie, après un séjour de trois mois dans le New-Hampshire. Autant dire que la différence est notoire! Son retour sur la côte ouest est une véritable suite de désillusion et d’aventures vides de sens qui lui font peu à peu comprendre que son avenir ne se joue pas ici, près de ce tumulte dénué d’intérêt, où la jeunesse se drogue, s’ébat à volonté et se fout de l’argent puisque, de toute manière, il coule à flot.

Ce roman est une sorte de manifeste de la décadence d’une jeunesse « dorée » qui se complait dans une existence morne et où la vie n’a plus de sens. Clay fait ainsi figure de témoin extérieur de cette vie qu’il côtoyait avant de partir sur la côté est. Ses anciens amis ne sont plus que des fantômes à ses yeux et ne méritent pas l’attention qu’il leur portait auparavant (si jamais il en a porté). Los Angeles devient une terre d’illusion, de richesse nauséabonde et Clay ne se satisfait plus de cet étalage d’excès, il cherche à retrouver ce qu’il était avant, à redevenir une personne innocente, pour qui tous les aspects de la « mauvaise » vie n’était pas connus, autrement dit lorsqu’il était enfant. Certains passages du texte sont en italiques et racontent quelques épisodes de sa jeunesse dans la maison familiale à Palm Springs, dans le désert, avec ses grands-parents. On ressent alors l’attachement de Clay pour cette période de son existence, et le basculement est saisissant lorsqu’il se retrouve à regarder ses deux petites sœurs grandir dans un monde artificiel où les dernières fringues à la mode sont le centre de leur intérêt, ou bien lorsque ses « amis » le traînent dans des fêtes louches où sexe et drogue ne font qu’un.

Avec ce premier livre, Bret Easton Ellis s’est propulsé parmi les grands écrivains américains de ce siècle, et c’est sans surprise que Moins que zéro est souvent comparé à L’Attrape-Cœur de J.D Salinger, où la jeunesse se perd et se détruit dans un monde qui l’avale, sans pitié.

Excellent roman. Je vais devenir un lecteur boulimique de cet auteur au talent formidable!

5 commentaires:

  1. Dans la thématique "jeunes-qui-se-détruisent-etc" de B. Easton Ellis, tu as aussi "les lois de l'attraction" ! =))

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  2. Lu un titre d'Ellis l'an dernier, et je me tâte sur le choix d'un autre titre pour continuer. Avec un peu de chance, je tiens ma réponse ! Je crois que je n'en avais jamais entendu parler avant ton article !

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  3. J'ai "American Psycho" depuis bien un an, mais je n'ai jamais eu l'envie de le lire... Pourtant, ton avis sur cet auteur, me semble confirmer que je passe à côté de quelque chose...

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  4. J’ai lu Moins que zéro il y a quelques années et j’avoue en garder un bon souvenir. Mais American psycho reste pour moi la référence de l’auteur. Cela dit, pour un premier roman, il n’est pas mal tourné...

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  5. Pour ma part après American Psycho et celui-ci, je n'ai plus accroché à aucun roman de B E ELLIS, même si j'ai Lunar Park dans ma PAL prêté il y a deux ans par une amie...

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