dimanche 23 octobre 2011

Bile noire...

Melancholia de Lars Von Trier.

2011, avec John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg.


Synopsis : « À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre... » (Allociné).

Mon avis : un nouveau film de Lars Von Trier est toujours un évènement attendu. Les questions se bousculent : va t-il encore jouer la carte de la provocation ? Va t-il encore une fois déranger et exaspérer la critique ? Rien de moins sûr lorsqu’il évoque à sa manière la fin du monde...

Après le terrible Antichrist, film abject mais néanmoins remarquable sur le plan esthétique, on espérait que le sulfureux réalisateur allait en revenir à ses sources poétiques noires mais majestueuses où les tableaux filmiques se succèdent et envoûtent ses spectateurs. Melancholia arrive sur les écrans. Nous sommes subjugués.

Ce film est un bijou à l’état brut. Véritable concentré de plans inoubliables, magnifiques et bouleversants. Les cinq premières minutes du film, envoûtantes, sublimées par la musique de Wagner, nous montrent une fin du monde angoissante. Les tableaux se succèdent avec une Kirsten Dunst majestueuse, flanquée d’une robe de mariée d’un blanc étincelant au coeur de paysages inquiétants mais somptueux, digne des plus grands maîtres préraphaélites (à ce propos, Ophelia du peintre anglais John Everett Millais a inspiré la scène de la mariée emportée par un courant où baignent des nénuphars, qui est également l’affiche du film). Ces minutes de pure jouissance esthétique donnent le ton sinistre et éminemment beau du film.

Deux parties scindent le film et lui portent un point de vue différent, celui de deux soeurs diamétralement opposées : d’un côté, Kirsten Dunst, la blonde, qui se marie mais sombre rapidement dans les limbes de la dépression (la melancholia, au sens grec), et de l’autre, Charlotte Gainsbourg, la brune, mariée à un homme fortuné, avec lequel elle a un enfant. La première est fataliste, la seconde essaye de se raccrocher à de vains espoirs. Deux façons d’envisager la dernière journée de leur vie. Lars Von Trier a fait l’effort de travailler ses personnages féminins et leur a donnés une consistance intéressante, portée en plus par deux excellentes actrices (au même titre que Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg aurait mérité de gagner la palme de la meilleure interprète féminine à Cannes...).

La fin du film est magnifique, d’une rare intensité. Elle survient, inexorable, alors que nous y sommes préparés depuis le début. La menace que représente cette planète, qui se rapproche de la Terre et se prépare à la percuter à tout moment, est constante et se fait sentir durant tout le film. Cette angoisse est palpable et laisse le spectateur en émoi jusqu’à la dernière seconde.

Superbe !

2 commentaires:

  1. Ah je voulais le voir également ce film ! Il a l'air sublime et ton avis me conforte dans cet avis :)

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  2. Chère Mivava, as-tu un cinéma d'art et d'essai proche de chez toi? Si oui, peut-être l'ont-ils encore au programme? :) Car c'est une vraie claque que de le voir sur grand écran!

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